Les coûts du logement pèsent sur la majorité des locataires

Les dépenses liées au logement ont un impact significatif sur les budgets des ménages, en particulier dans la région métropolitaine de Lisbonne (RML), où plus de 70% des locataires sont en situation de surcharge financière. L'augmentation des loyers et les conditions de vie précaires dans de nombreux logements ajoutent aux défis rencontrés par la population, faisant du logement l'un des principaux facteurs d'inégalité sociale.

Dans la RML, la plupart des locataires ont du mal à couvrir leurs dépenses de logement. Dans de nombreux cas, le loyer et les frais associés dépassent 35% des revenus du ménage, seuil qui définit la surcharge financière. Environ 29% des locataires sont dans une situation modérée, consacrant entre 35% et 50% de leurs revenus au logement, tandis que 45% font face à une charge élevée, avec des dépenses dépassant la moitié de leurs revenus mensuels.

L'augmentation généralisée des loyers aggrave cette réalité. Au troisième trimestre 2024, le prix médian des loyers dans la grande Lisbonne a atteint 13,53€ par mètre carré, tandis que dans la péninsule de Setúbal, il était de 10,18€ par mètre carré, les plus élevés du pays. Sans mécanismes réglementaires efficaces, de nombreux locataires sont contraints de consacrer une grande partie de leur budget pour maintenir leur logement.

Le marché locatif dans la RML est divisé en trois segments distincts. Le segment libéralisé comprend les contrats récents, caractérisés par des loyers élevés et une grande instabilité contractuelle. Le segment protégé regroupe les contrats plus anciens, établis avant 1990, avec des loyers régulés mais dans des bâtiments souvent dégradés. Enfin, le marché informel, en croissance, inclut des logements loués sans contrats formels, où l'insécurité du logement et du travail se croisent.

Les inégalités au sein de ces segments sont également évidentes. Sur le marché libéralisé, les locataires les plus vulnérables, comme les chômeurs et les travailleurs précaires, sont particulièrement exposés à une charge financière insoutenable. Les femmes et la population étrangère sont également des groupes où la charge est plus élevée.

La qualité des logements est une autre préoccupation dans la RML, de nombreux locataires vivant dans des conditions inadéquates. Seuls 13 % des personnes interrogées affirment vivre dans des logements sans problèmes structurels. Parmi les difficultés les plus courantes, on trouve l'humidité, les infiltrations, le manque d'isolation thermique et la dégradation des bâtiments, qui compromettent le confort et la sécurité des logements.

La situation est particulièrement préoccupante dans les segments protégé et informel. Dans les contrats plus anciens, le manque d'investissement dans la maintenance des bâtiments entraîne une dégradation progressive des conditions de vie. Sur le marché informel, l'absence de contrats légaux empêche les locataires de revendiquer des améliorations, perpétuant ainsi des situations de logement indigne.

Le poids des dépenses de logement et le manque d'alternatives abordables rendent urgente l'adoption de mesures pour garantir des conditions de vie dignes pour les locataires. La régulation du marché locatif, l'investissement dans la réhabilitation du parc immobilier et l'augmentation de l'offre de logements abordables sont des étapes essentielles pour lutter contre la crise du logement et réduire les inégalités liées à l'accès au logement au Portugal.

Source: SUPERCASA